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Inspiration Japon
13 août 2011

Edit du 13/08 : Un long reportage intéressant...

Voici une très longue vidéo réalisée par la chaîne japonaise NHK.

En anglais. Entièrement visionnée. Bouleversant.

En dessous, j'ai retranscrit les temps forts de cette vidéo, simplement pour que chacun(e) puisse avoir une idée de la teneur de ce reportage.

 

15 min 50 s : comparaison des graphiques correspondant aux quantités d'éléments radioactifs en fonction de la distance à la centrale de Fukushima, représentés à la même échelle. Sur ce graphique vert = iode, orange et rouge = césium.

On voit ensuite qu'à même distance de la centrale, suivant que l'on est au nord ou au sud, le taux de césium est multiplié par 15.

32 min : on assiste à la fin d'un élevage de poules créé en 1950, l'éleveur n'est plus approvisionné en aliments pour son élèvage, les livreurs ne viennent plus par peur des radiations.

34 min 45 s : à Akogi, un endroit où des personnes de Namie ont été déplacées, la radioactivité dans l'air est de 80 µS/h.

Mr Kimura détecte 4 M becquerels/m2 pour le césium et 23,2 M Bq/m2 pour l'iode 131 dans la terre. Les champignons, qui concentrent naturellement le césium, présentent une quantité de césium multipliée par 840 par rapport à des champignons comestibles.

Dans le bâtiment où vivent les "réfugiés", on mesure 20 µS/h dans l'air. Mr Kimura les informe que le taux moyen de radioactivité auquel une personne est exposée dans des conditions normales est de 0,06 µS/h.

Ces personnes, lorsqu'elles sont à l'extérieur, sont donc exposées à des taux 1000 à 1200 plus importants que la normale.

Une dame dit qu'ils étaient inquiets de rester à Iitate, Mr Kimura leur précise qu'actuellement, le taux de radiation est trois fois moins important à Iitate qu'ici -----> stupéfaction des "réfugiés", décision de partir.

39 min 20 s à 43 min : Le 15 mars, sur la page internet du Ministère de l'Education, de la Culture, du Sport, des Sciences et de la Technologie, furent publiés des taux de radiations très élevés mais sans préciser la localisation. Le maire de Namie déclare que les habitants n'ont pas été prévenus car la publication sur la page du Ministère était informelle, et ils souhaitaient éviter des rumeurs injustes.

44 min 40 s : Mr Okano a fait des relevés à partir d'avril avec une caméra spécialement équipée qui filme les lieux, enregistre la radioactivité en temps réel (materialisée sur l'image par la barre du bas), effectue des analyses spectrales (pour detecter quels radioéléments sont présents). Il remarque que les radiations sont 20 fois moins importantes à Namie qu'à Akogi. Il est même surpris par un taux "si faible", à 8 km de la centrale.

La relation est faite entre les lieux les plus touchés (notamment Akogi et Iitate), les vents dominants, les chutes de neige et les "explosions" successives à Fukushima.

51 min : à Iitate, village de 6000 habitants, un tiers sont agriculteurs. Ce village a été identifié comme un des "hot spots" radioactifs. Des équipes de recherche des universités de Kyoto et Hiroshima ont montré à partir de 113 points d'analyses répartis dans le village, que la contamination était bien plus importante que supposée. De nombreux villages comme Iitate, à plus de 30 km de la centrale, n'ont pas été désignés comme des zones à évacuer.

53 min 28 s : la cartographie de la radioactivité à Iitate montre des taux très importants de radioactivité représentés en rouge.

Dans cette zone où l'agriculture était pratiquée avec très peu de pesticides, les agriculteurs ont renoncé à planter cette année. 

58 min : Une productrice est contrainte de jeter tous ces plants de tabac, qu'elle considère maintenant comme des mauvaises herbes. Toutes ses ressources venant des cultures, comme de nombreux autres habitants de Iitate, elle est contrainte à partir à Fukushima pour trouver un travail.

1 h 01 min : Colère. Détresse. Impuissance.

1 h 03 min : 300 000 personnes habitent Fukushima. Ici le taux mesuré est de 0,5 à 1 µS/h, bien que faible, des quantités importantes de césium 134 et 137 sont détectées. Mr Okano et Mr Kimura se rendent sur le Mont Shinobu tout près du centre ville, où se trouve un parc pour les enfants, et s'attendent à y trouver des taux bien plus élevés. En effet 3,4 µS/h sont atteints. Dans un district sud de la ville, les compteurs grimpent à nouveau jusqu'à 4,25 µS/h à proximité d'une école. Mr Kimura précise que cela correspond au niveau de radiation mesuré à 3 km de Tchernobyl. Le proviseur a pris ses responsabilités rapidement après la catastrophe et avait demandé que les élèves viennent bien couverts (peau, nez, bouche) afin de se prémunir autant que possible. On voit les élèves faire de la gym dans les salles de classe, le terrain de sport est interdit.

1h 09 min : le 19/04 le Ministère de l'Education a relevé le seuil d'exposition annuel des enfants à 20 mS/an, ce qui correspond à 4 fois la dose communément admise pour les travailleurs du nucléaire.

Le seuil maximal pour les terrains de sport scolaire est fixé à 3,8 µS/h. En cas de dépassement, les élèves ne doivent pas y faire plus d'une heure d'activité par jour.

1h 11 min : Retirer la surface de sol serait un moyen de faire baisser la radioactivité. A Koriyama, à 60 km de Fukushima, on retire 3 cm de terre sur le terrain de sport, on divise ainsi par 2 le taux auxquel les enfants seront exposés.

Les masses de terre sont évacuées vers une décharge à Kozu, ce qui soulève la révolte des habitants. La terre contaminée, ne trouvant aucun lieu de stockage, revient donc sur le terrain de sport et sera stockée là recouverte d'une bâche.

1h 15 min : des parents apportent un échantillon de sol à un représentant du ministère, qui leur répond de se conformer (se résigner ?) au taux de 20 mS/an. Un autre membre de la commission de sécurité trouve ce taux intolérable mais n'a pas d'autre chiffre précis à donner pour la dose maximale admissible pour les enfants. Les parents décident alors de ne plus conduire leurs enfants à l'école.

1 h 21 min : Messieurs Okano et Kimura sont rejetés à l'entrée de la centrale de Fukushima Dai-Ichi.

1 h 23 min : Un éleveur de chevaux est contraint de partir, après être resté pour attendre la naissance du dernier poulain de l'élevage. Le poulain confié, c'est avec déchirement qu'il doit fermer cet élevage qui était en activité depuis 100 ans.

1 h 25 min : une semaine avant que la zone d'exclusion des 20 km ne soient fermée, un couple retourne dans leur maison abandonnée pour nourrir leurs chat et chien. Le chat ne semble plus en très bonne santé. Ils défont la laisse du chien afin qu'il puisse trouver de la nourriture par lui-même, et sont contraints de partir sans l'emmener (les lieux d'accueils n'acceptant pas les animaux domestiques).

1 h 27 min : la cartographie complète réalisée par messieurs Okano et Kimura est dévoilée. Pour l'établir, ils ont parcouru environ 3000 km.

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Commentaires
C
J'ai eu la même réaction que toi, Didith.<br /> Réellement bouleversée par ce reportage.
D
Ca me glace le sang...
C
Pour ce que je viens de voir sur le site de la CRIIRAD, il est déjà bizarre de leur part d'annoncer être au Japon depuis le 24/05...et de montrer "leurs" relevés de radioactivité depuis le ...14/03.<br /> Quoi qu'il en soit, leurs valeurs semblent cohérentes avec ce qui ressort de ce reportage.<br /> L'interêt de ce reportage est qu'il soit fait par la chaîne japonaise qui était prétenduement à la solde du gouvernement. ;-)
C
Oui évidemment !<br /> Mon but était de retranscrire la vidéo le plus fidèlement possible. Pas d'analyser ou de commenter son contenu ;-)
M
très intéressant....<br /> affligeant!!!<br /> cela pourrait etre utile par contre de mettre des mesures de normes, pour comparer...<br /> sinon le site de la CRIIRAD ;)
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